La Haute ville d'Antananarivo


Aux quatre chemins, lorsque nous continuons tout droit en allant vers le haut, nous nous acheminons vers les 1 400 m de hauteur de la haute ville. Quelques commentaires non exhaustifs sur les quartiers et points d’intérêts que vous traversez :


Place Ratsimandrava :

Une stèle à la mémoire du Chef d’État assassiné à cet endroit y est érigée. La stèle comporte une photo du défunt et une plaque avec l’inscription suivante : « Pour la gloire de l’État : La ville d’Antananarivo laisse cette plaque pour se souvenir qu’ici est mort assassiné par l’ennemi de la révolution nationale le mardi 11 février 1975 à 8h du soir le Colonel Richard Ratsimandrava (1931 – 1975). Chef de l’État et Chef du Gouvernement. Promu Général le 15 juin 1975.


Le Temple de la Paroisse Protestante Francophone :

Si nous entrons dans la ruelle étroite en pavé, après le Poste de Police, nous passerons par le Temple protestant d’Avaratr’Andohalo avant d’arriver au Temple de la Paroisse protestante francophone.
A l’époque de l’édification du Temple, l’ancien édit royal interdisait toujours la construction en dur des demeures des vivants à l’intérieur de la ville. Le Temple se trouve à l’extérieur, mais à proximité des fortifications de vieille ville. Il est un des premiers d’Antananarivo. La première construction date de 1864 et est l’œuvre des pasteurs RAINITRIMO et RANAKA.

La Tour de briques a été inaugurée en 1892. Sous l’administration française, Gallieni réquisitionna le bâtiment pour en faire la Poste en 1897. Une autre église a été alors construite, l’actuelle église FJKM d’Avaratr’Andohalo. Lorsque le bâtiment retourna à sa vocation originale en 1903, il devint une paroisse internationale. L’orgue à 16 tuyaux du Temple d’Anatirova, fabriqué à Londres, y a été transféré et s’y trouve toujours.

La Maison Suberbie :

Juxtaposée au Temple d’Andohalo, cette maison de brique fut construite par Jean LABORDE pour ses aides de camp. Il fit don de la maison à sa fidèle intendante qui l’avait servie pendant plus de trente ans, laquelle vendit la propriété à Suberbie, colon français qui s’était fait un nom dans l’exploitation de l’or.


Andohalo :

La place d’Andohalo est la plus ancienne place publique d’Antananarivo. Elle est le palier intermédiaire entre la ville basse et la ville haute. Depuis ANDRIANJAKA (début 17ème siècle), elle est très fréquentée. Cette place fut fort longtemps le cœur de la ville et vit le rassemblement des foules laborieuses pour les marchés, les kabary royaux et les sacres. Il y a diverses interprétations du nom : Andohalomasina : au saint vallon ; Andohalohasaha : tête de vallée ; ou Andohaloharano : là où coule la source.

Un autre quartier, Andohalokely se confond avec le premier, et entre ces deux quartiers se trouvait la vatomasina des souverains, sur laquelle ceux-ci montaient pour discourir, ou être sacrés. Sur cette pierre sacrée, aujourd’hui disparue, les grands du royaume de l’Imerina ont prononcé des « kabary ». Entre autres, ce fut le lieu de :
 - La présentation par le roi ANDRIANAMPOINIMERINA de son prince héritier RADAMA I.
 - L’intronisation de RANAVALONA I.
 - Le couronnement de RASOHERINA, de RANAVALONA II et de RANAVALONA III.

Le lycée d’Andohalo :

Construit en 1909, il fut d’abord le collège CONDORCET (penseur français du 18ème siècle, siècle des Lumières), puis le lycée GALLIENI (pendant longtemps réservé aux garçons), pour être rebaptisé en malgache au nom du quartier : Andohalo. Pendant un certain temps, la noblesse et la bourgeoisie malgache d’Antananarivo, reprocheront au lycée, avec ses bâtiments imposants dominant la ville, d’être le symbole d’une politique de l’enseignement inspirée par les colons.

La Première Rue de la Ville Haute :

Devant le Rova, la rue qui descend jusqu’à Andohalo est le premier tronçon de la première rue de la ville haute. Elle fut réalisée en 1888 probablement par l’ingénieur BOOTS, et suivait la ligne de crête de la colline. Autrefois, les déplacements s’effectuaient à travers des sentiers de pluies, à pied, à cheval ou en « filanjana ».

Palais de d’Andafiavaratra :

Littéralement traduit, le nom veut dire « en face nord ». C’était le palais du Premier Ministre du temps des dernières Reines. En fonction de l’orientation sacrée, les terres situées au nord du Rova furent réservées aux familles dignitaires. Le quartier d’Andafiavaratra est réservé depuis ANDRIANAMPOINIMERINA à la famille RAINIHARO.
La reine RANAVALONA I y a fait construire un palais en bois. Celui-ci fut remplacé, en 1872, par l’actuel palais de pierre er de brique du premier Ministre RAINILAIARIVONY. Conçue par William POOL, l’architecture de style baroque s’organise autour d’une vaste salle de réception, éclairée par un dôme vitré, et comporte quatre tourelles d’angle surmontées d’un campanile. Le bâtiment, longtemps officiel, a abrité tour à tour, une caserne coloniale, un tribunal, une école d’arts appliqués, la présidence et la primature.
Aujourd’hui, le Palais, ayant brûlé en 1976 et restauré, abrite une exposition des objets sauvés de l’incendie du Palais de la Reine en 1995.

Tribunal d’Ambatondrafandrana :

Ancien Palais de Justice, dont le  nom signifie « à la pierre de RAFANDRANA », illustre famille Vazimba avant la conquête du roi ANDRIANJAKA. Ils sont donnés pour avoir vécu entre 1400 et 1500. A côté, se trouvait la pierre sacrée, qui a donné son nom à tout le quartier nord, entre le Rova et le palais du premier ministre.

Sur cette pierre, des rois comme RALAMBO (XVIème siècle), ont prononcé des « kabary » et rendu la justice. En ces temps, c’était justice des ordalies : l’épreuve du tanguin, poison que l’on faisait avaler à l’inculpé.

L’innocent vomit tandis que le coupable n’arrive pas à le faire et en meurt. Edifié en 1881, par l’architecte PARRET, l’ancien palais de justice fut commandé par RANAVALONA II. Elle voulait un tribunal où le peuple a accès à la vérité, où tout intéressé peut écouter les verdicts, à l’abri du soleil et de la pluie.

Constitué de seize colonnes d’ordre ionique, le palais fut construit à l’emplacement d’un tombeau d’un conseiller d’ANDRIANAMPOINIMERINA, RAINIMAHAY.

L’architecture est, presque sur la totalité, ouverte sur l’extérieur. Sur le fronton sud était hissé un drapeau pour avertir de l’ouverture des audiences. Un motif sculpté représente deux sagaies entrecroisées : une sagaie s’appelle « tsy tia lainga » (qui n’aime pas le mensonge) et était détenue par les juges qui annonçaient les sentences.

Anatirova :

Nom donné à l’ensemble de l’enceinte royale, fondé et fortifié par ANDRIANJAKA en 1610 qui le consolide de palissades. D’une surface à peine égale à la moitié de celle qui est actuellement la sienne, il va être agrandi par les souverains suivants et avant le malheureux incendie de 1995, on y trouvait :
 - Le Palais de Manjakamiadana (construction en bois- 1839 par Jean Laborde ; enveloppe en pierres- 1870 par James Cameron ; détruit par le feu le 06 novembre 1995) en pleins travaux de reconstruction.
 - Le Tranovola (construit par RADAMA 1er pour sa femme Rasalimo ; démoli puis reconstruit par RANAVALONA 1ère en 1845 pour le Prince Rakoto ; le rez-de-chaussée servait à recevoir les ambassadeurs de l’extérieur, le premier étage école pour les princes, le deuxième étage conservation des objets douaniers).
 - La case royale Mahintsielafanjaka (1800 par Andrianampoinimerina).
 - Le Palais Manampisoa (1865 par Rasoherina).
 - La case de Besakana (1610 par Andrianjaka, reconstruit en 1800 sous Andrianampoinimerina).


Le Rova abrite aussi les tombeaux royaux. On y trouve les Fitomiandalana, sept tombeaux alignés, le tombeau des Rois, construit par Louis Gros en 1828, le tombeau des Reines, construit pour Rasoherina par Cameron en 1828. Les canons sont de l’usine de Laborde à Mantasoa. L’aigle au dessus de l’entrée symbolise l’Armée et la souveraineté. Il a été commandé à l’extérieur.
Remarquons aussi le portail, construit par Cameron, en forme miniature d’Arc de Triomphe romain, avec les colonnes doriques.
Dans le plan de restauration, l’ensemble du Rova sera reconstruit, du moins en apparence, à l'identique.


Point de vue :

En contre-bas, au sud ouest du Rova, on a un point de vue panoramique sur la partie occidentale de la ville. C’est là que se termine le grand rocher d’AMPAMARINANA ou TSIMIHATSAKA (Littéralement : au rocher que l’on n’arrive pas à fractionner), qui doit son autre nom aux persécutions de chrétiens sous RANAVALONA 1ère ; les condamnés étaient précipités du haut de ce rocher.
La vue au loin nous permet de dire qu’Antananarivo est vraiment ceinturée de rizières, et jadis, avant les constructions des digues, l’eau était partout.

Les pirogues étaient couramment utilisées er certains collines gardent encore le nom d’Andakana (l’embarcadère) pour un de leurs quartiers. En promenant nos yeux, nous entr’apercevrons en bas-côté estd’Ambohijanahary, le quartier de Tsimbazaza (la où les enfants ne sont pas admis) et un petit bout de son lac, aménagé par RADAMA I. Ce lac participait à la fête du « tampimasoandro », fête qui clôture un deuil royal avec des sacrifices de vieux bœufs.
Le parc botanique a été inauguré en 1925, le parc zoologique en 1936. Le parc zoologique et botanique de Tsimbazaza témoigne d’une belle collection de la flore et de la faune malgache. Un musée paléontologique, un musée ethnographique et un vivarium en font partie intégrante.

Ambohimitsimbina :

Quartier très ancien déjà habité par le Vazimba ANDRIAMARO-OMBY avant que le roi ANDRIANJAKA conquière Antananarivo. « Mitsimbina » veut dire en malgache « protéger » ou « rendre grâce ». Certains historiens disent que c’est la dernière courbe où les condamnés, en marche vers leur lieu d’exécution, pouvaient encore espérer la grâce de la Reine. D’autre disent que le nom vient d’une déformation de « Ambohimitsingina » ou « La Colline perchée », laquelle étant le point le plus haut de la Haute ville.

On y trouve les antennes – relais de la Télé nationale, des  radios et des  téléphonies mobiles. L’église d’Ambohimitsimbina est constituée d’un corps très sobre en bois, et d’une tour excentrée, carrée, en pierre, d’inspiration romane. Construite en 1886, son architecture de bois montre qu’elle était située à l’intérieur des fortifications, car les bâtiments en dur étaient interdits à cette époque pour les vivants.

Ambohipotsy (La Colline Blanche) :

Situé à l’extérieur des anciennes fortifications d’Analamanga, le quartier d’Ambohipotsy était déjà habité à l’arrivée du roi ANDRIANJAKA. Il fut déserté et resta longtemps inhabité pendant  la monarchie. Le quartier tire son nom, soit de la terre blanche que l’on trouve exceptionnellement dans les environs, soit de la blancheur des ossements des martyrs condamnés et abandonnés aux chiens errants, en contre-bas.
Le Temple commémoratif d’Ambohipotsy est à la mémoire de la martyre malgache, RASALAMA, de la famille de la noblesse, qui y fut lapidée. De 1863 à 1868, les bâtisseurs britanniques POOL et SIBREE construisirent le deuxième temple de pierre, commémoratif de cet événement. On trouve encore dans le temple des bancs qui datent de l’époque. La Reine RANAVALONA II fréquentait cette église avant la construction du Temple d’Anatirova.

 
<< Début < Précédent 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Suivant > Fin >>

Page 4 sur 21

Copyright Chez Titi 2017 - Maison d'hôtes / hôtel à Antananarivo - MADAGASCAR

Tous droits réservés